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Enfin ça repart ! Façon petit footing avec Snecma, Foulon, Vascoeuil ou Salis; façon demi-fond avec Guedelon, LOH ou Charente et, pour les gros poumons, façon ultra-trail avec Lozère, Morzine et Fake.

Dernière mise en ligne le 02/04/2024


Les Capitaines de navire ont tous, sur les traits de côte, des amers qui leur sont familiers : des phares, des balises, des antennes, des clochers…

Les Capitaines de route, pour ne pas baliser, ont ,eux, sur l’A6, la 104 ou la N20 des repères qui leur sont habituels: la station TOTAL de L’aire de Lisses sur l’A6, celle de Limours Janvry sur l’A10, la station BP de l’aire de Marcoussis sur la 104. Sur notre adulée RN20, ils sont des inconditionnels du Carrefour d’Etampes, du Leclerc d’Angerville, de la station TOTAL d’Avrainville…

Et, ce dimanche 24 mars, c’est cette dernière qui nous servit de phare pour nous retrouver avant de larguer les amarres.

Notre premier roulage correspondait à l’arrivée du printemps, à la renaissance de la nature, aux premières poussées de sève et aux premières floraisons. Or la veille avait été très arrosée et pas qu’au compte goutte ! Ail, Ail, Ail, notre journée ne s’annonçait pas toute Rose. Heureusement la météo nous fit une fleur en faisant éclore quelques rayons de soleil. La présence de cette vieille branche de « La Fruche » , notre Trèfle à quatre feuilles météorologique y était sans doute pour quelque chose. Les graines étaient semées pour profiter du bonheur, qu’en Harley, le Cyclamen. Parmi les Primevères, l’ambiance était primesautière; ça causait, ça rigolait, on n’est pas du genre Aster. Un peu Narcisses, les bikers avaient revêtu leurs plus beaux gilets.

Un gros bouquet de 60 Chaptériens (nes) était présent. Pensez-donc pour une fois qu’un run ne les faisait pas sortir de leur Lys aux aurores et que, gratuit, il leur faisait économiser leur Oseille. On notait ainsi la présence de jeunes pousses tout fraîchement inscrites au club, de plantes vivaces au Thym halé par d’innombrables années de runs et d’Immortelles présentes au Chapter depuis des Dattes immémoriales. Il y avait aussi de belles Pensées: une pour Christine, une grande dame de notre Chapter qui a du tomber le gilet et une autre pour Audrey, sortie de ses Soucis, dont c’était le premier run en tant que pilote. Mais bon Audrey, il ne faudrait pas que tu prennes racine dans toutes les chroniques ! Tout cela était observé par l’habituel Olivier.

Au coup de sifflet, on s’élança derrière notre Road capitaine à la barbe fleurie, un maître dans l’art de nous tracer de bucoliques sillons sans se planter, loin de tout, et surtout des Pervenches et
des Aubergines parisiennes. Et ça, c’est du Bouleau auquel il peut s’plier !

Toutefois afin de ne pas nous déboussoler, il eut l’extrême délicatesse de nous concocter une Jean-Marinade. Attention Mônsieur, une Jean-Marinade ce n’est pas une erreur, non Mônsieur, une Jean-Marinade, au Chapter, c’est une tradition, que dis-je un rite, une religion qui perdurera encore quand les Harley seront électriques.

Et, en ce dimanche 24 mars 2024, la Jean-Marinade fut élevée au rang d’oeuvre d’art car au lieu de faire un simple demi-tour notre convoi s’enroula autour d’un rond-point. Pour la première fois dans l’histoire, un road Captain se retrouva face à face avec le serre-fil ; Un cas d’école qui ne manquera pas d’être étudié lors du prochain stage de sécurité.

Le parcours, très agréable, nous fit passer par les endroits les plus reculés de l’Essonne, par des villages isolés aux noms parfaitement inconnus, et emprunter d’étroites routes pour la première fois. Aussi notre Chapter ne manqua pas de s’arrêter trois fois pour marquer son territoire, trois fois pour un run de 100KM. Mathématiquement, pour le prochain aller à Morzine (600km) , il faudra s’attendre à 18 arrêts. Décidément , le léger rajeunissement de nos membres n’empêche pas d’aller de mâle en pisse.

En fin d’après-midi, notre périple s’acheva par un atterrissage à la Ferté-Allais. En phase finale d’approche, le Chapter s’improvisa Patrouille de France en exécutant la célèbre figure de l’éclatement. Notre chère secrétaire, promue au rang de Cheffe d’escadrille à l’occasion d’un feu rouge, attend toujours l’aiguilleur du ciel ( ou plutôt le petit Poucet qui aurait du être attentif au stage sécurité ) qui l’aurait dirigé sur la bonne trajectoire. Aussi, notre convoi, d’abord éparpillé façon puzzle, finit tout de même par se retrouver au bas de la piste de l’aérodrome de Cerny.

Et, sur fond de coucher de soleil, chacun repartit de son côté en entonnant la rituelle chanson d’adieu du Chapter: « I’m a poor lone Essonne cow-boy, a long highway front rhum »