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Enfin ça repart ! Façon petit footing avec Snecma, Foulon, Vascoeuil ou Salis; façon demi-fond avec Guedelon, LOH ou Charente et, pour les gros poumons, façon ultra-trail avec Lozère, Morzine et Fake.

Dernière mise en ligne le 01/05/2024


On le sait bien, Bruno, notre sécurité, c’est sa priorité. Il est le Maître respecté de la journée sécurité. Avec lui, hors de question de griller un feu, de griller un stop, de griller une priorité. Au Chapter, maintenant, il y en a même qui se cachent pour griller une clope, Il y en a même qui se sont mis à vapoter. Mais nous mettre à l’abri dans une grotte à 200 mètres de profondeur ce 27 avril, n’était-ce pas un peu excessif cher Assistant Director, et road Captain du jour ? D’autant plus qu’aucune chute de météore, roquette, missile ou crash d’avion n’avait été annoncée par la météo.

Non, ce qu’elle avait annoncé, la mété-eau c’était beaucoup d’eau. Grotte, grotte et re-grotte, encore des dépressions. C’est peu dire qu’en se levant, on avait un peu la flemme olympique. Si les rivières avaient tendance à sortir de leur lit, on est beaucoup à avoir pensé à y rester.

Pourtant jusqu’à la pause café, la route était sèche, quelques rayons de soleil apparurent même. Mais c’était oublier que le thème de la journée c’était les temps préhistoriques. Alors on passa d’abord par la période du déluge en traversant un gué à Bonneval, la bien nommée Venise de la Beauce, en suivant la N10 devenue canal jusqu’à Chateaud’eau, pardon Châteaudun, sans voir Noé, mais en risquant de se noyer. C’était full-eau à Foulon. Mais Brun-eau et Leauleau réussirent néanmoins à nous sauver des eaux.

Arrivés à bon port, on commença par manger à l’entrée des grottes de Foulon, comme les homosapiens qui les occupaient au paléolithique. Les scientifiques n’ont toutefois pas établi s’ils se délectaient déjà de blanquette de veau. Ces hommes de cro-magnon avaient eux aussi peur que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ils vivaient regroupés en tribus disséminées sur tout le territoire, sous la direction d’un chef. Ils entreprenaient régulièrement de longs périples, pour pouvoir se nourrir de belles viandes et le soir, en ripaillant, ils contaient leurs exploits. Ils étaient souvent corpulents et forts poilus et se couvraient de cuir. Comme cela nous semble familier même 10.000 ans plus tard, n’est-il pas ? Chez l’homo-chaptériens aussi, il y a des spécimens d’hommes de gros-mignons.

Après le repas, notre guide et maître des lieux nous entraina dans les entrailles de la terre. La première impression était plutôt décevante. Ici aucune stalactite, aucune stalagmite, aucune trace d’art pariétal, mais un sol collant voir gluant, une voûte terne recouverte de banals silex; une température de 12°, pas assez pour un bon vin; un taux d’humidité de 90°, bien trop pour un bon alcool. On crut croiser Maître Yoda, mais ce n’était qu’Ethan coiffé de la capuche de son sweat. Et puis notre guide se fit alchimiste. On resta baba devant les trésors de la caverne soudain dévoilés par lui. Il commua les vulgaires silex en éponges marines pétrifiées contenant un coeur lumineux de quartz et de calcédoine. Et puis notre guide se fit magicien faisant apparaitre, de la banalité apparente d’une salle, des fossiles de coraux géants, des os de monstres des mers chaudes du Paléogène, nous révélant la strate témoin de l’explosion de la grande météorite qui percuta la terre voici 66 millions d’années… Certaines Chaptériennes, qui s’imaginaient déjà couvertes de bijoux, se désolèrent pourtant de l’absence de diamants ou de métal précieux. Car si foulon est une mine d’or, c’est sans nul doute uniquement pour son propriétaire.

Et puis nous reprîmes sans trop tarder le chemin du nord à travers la Beauce, poursuivis par une grande vague de nuages noirs venant du sud-ouest. On se faufila entre éoliennes modernes et vieux moulins. On longea des champs parfumés de lavandin, conséquence du réchauffement climatique ou peut-être hommage aux attaches provençales de Bruno et Laulo. L’aviseur et le serre-file qui, malgré tout, roupillaient plus ou moins en fond de classe (une habitude) furent violemment rendus à la réalité quand une catastrophe se produisit et qu’ils durent unir leurs compétences dans une mission périlleuse. Richard, notre Chaptérien à l’étoile de Shériff avait perdu son drapeau américain acheté à L.A. Impensable bien entendu de ne pas le retrouver. Le fanion fut heureusement retrouvé sain et sauf dans un caniveau et le trio cravacha pour recoller au convoi avant que la gendarmerie ne fut alertée et une cellule psychologique mise en place. De son côté, Didier, avait lui oublié de refaire le plein la matin. Il a eu beau crier au Road Captain et à sa femme: « les Mir du pétrole ! » , il fut contraint de quitter le convoi.

Pour terminer dans une atmosphère rassurante, on fit un petit passage par ce cher Angerville et on se quitta sur notre tant adoré parking du carrefour d’Etampes.