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Pas le temps de refroidir pour nos moteurs et nos pneus; on dort avec nos bottes, on mange casqué. A peine l’occasion de retirer un gant pour choper une cacahouète à l’apéro. La vie en selle c’est celle qu’on aime !

Dernière mise en ligne le :

23/04/2023

A partir d’Avril, il s’agit de ne pas perdre le fil des sorties du Chapter. Les kilomètres pour nos Harley s’enchainent mais avec des courroies.

Et c’est la sortie Locomotive qui a ouvert la voie avec un rendez-vous à l’aire de Fleury-Mérogis pourtant plutôt habituée à voir passer les paniers à salade que les wagons. Le Road Train Cap’tain du jour était un drôle de volatile qui commença par montrer son (petit) oiseau (peint) à tous les chaptériens et chaptériennes. A huit heures trente pétaradantes, le coup de sifflet du Director de gare annonce le départ de toutes nos motos. Toutes sauf celle de Daniel à la batterie défaillante. Heureusement Marc, en renfort, sut la mater ! Grâce à une circulation très fluide le Chap-T.E.R. avança bon train et même très vite à tel point que l’échassier se prit vite pour Bip-Bip. Et même la rencontre au milieu des champs avec le géant vert ne suffit pas à ralentir le rythme. Résultat: trois quart d’heures d’avance pour la pause café au Chamboule-tout à Echoubulains ce qui chamboula le bistrotier. Résultat: malgré un petit tour de manège autour du centre ville de Provins, arrivée au restaurant à onze heures trente pour tous ! Pour tous excepté Fabrice, notre flying caméraman, dirigé maladroitement par le road Captain sur un mauvais itinéraire, et qui faisait une drone de tête.

Alors une bonne ambiance de colonie de grands enfants envahit la salle. Par dessus le brouhaha habituel, par dessus même les mâles timbres de nos virils bikers, percaient deux charmantes voix féminines à savoir celles de Kacophonie et celle de Mégaphone. (On aura compris que pour respecter une certaine confidentialité, on a changé les noms en gardant toutefois les initiales). Le guitariste chargé d’agrémenter notre repas eut beaucoup de mal à s’imposer pendant qu’entre deux bouchées nous faisions la chasse aux cornichons ou à la moutarde et qu’une bataille de boulettes de pain était évitée de justesse. Après un café vite avalé au soleil, après un gros stress du road Captain qui se voyait faire la vaisselle toute l’après-midi, aucune des cartes du Chapter ne fonctionnant, il était temps de rejoindre, à toute vapeur, le musée du chemin de fer de Longueville.

Devant la rotonde ferroviaire ce sont deux passionnés qui nous ont reçu et qui demandèrent si les visiteurs étaient «au quai» ( ici on ne dit pas OK, c’est Longueville pas Montmirail) pour une visite de deux heures. Alors on sut tout: Pourquoi certaines locomotives avaient de grosses roues et d’autres plus petites; Pourquoi elles s’appelaient poétiquement 141,230,040 ou130, (si tu avais les yeux dans l’essieu et non dans les cieux tu avais compris sinon c’est que tu piquais un roupillon dans le wagon-lit); Pourquoi celle-ci était de couleur brune et cette autre verte; Sur quelles lignes elles circulèrent; A quelle date cessa l’exploitation des machines à vapeur sur le réseau SNCF; Quelle fut la première ligne exploitée au monde , en France; Comment on devait charger la chaudière pour moduler la pression suivant les particularités d’un parcours; Comment chauffeurs et machinistes étaient formés, Etc, etc , etc, ou plutôt comme on le dit au Chapter Ebc, Ebc, Ebc. Nos guides auraient pu continuer encore des heures. Mais nous avions pris un billet aller-retour et nous sommes repartis au ta-quai.

Certes on a failli égaré notre director à un croisement avec feux, bip-bip étant loin devant, le géant vert n’ayant pas réapparu et le petit poucet aux abonnés absents. Certes la sortie de l’autoroute était fournie en gendarmes mais comme on roule toujours à la vitesse autorisée et qu’on ne boit jamais, on put rejoindre sereinement le parking pour les traditionnelles embrassades.

Finalement, Il fallut bien se quitter pour retrouver comme chaque lundi son train-train quotidien: la vie est parfois duraille !